dimanche 5 mai 2013

On tient bon !


Je ne suis pas bien bavarde depuis quelques temps. Plus grand-chose à raconter. L’impression que rien n’a plus grand intêret. Je sais ce que c’est. Je crois bien que ça s’appelle une petite déprime. Il faut bien l’accepter et le dire  un jour. Il est vrai que les petits cachets blancs m’ont aidée pendant mes dix années de galère à rester de bout, à garder l’espoir de jours meilleurs, même s’il y eu de grands moments de désespoir. Ils m’ont aussi aidée à prendre vingt bons kilos.
L’an dernier j’ai décidé qu’il y en avait assez de cette béquille et qu’il était peut-être temps de poser la béquille. Petit à petit j’ai coupé les cachets en deux, puis en quatre,  puis j’ai espacé les jours de prise. Puis j’ai rencontré les fleurs de Bach. Et j’ai remplacé les petits cachets blancs par des gouttes de toutes sortes.
Août a marqué la fin de cette descente aux enfers  que furent mes années de galère financière. J’ai rangé les gouttes dans  un coin, j’avais le sourire, je vivais comme une éclaircie. Je pouvais respirer un peu mieux. La rhumatologue, m’a proposé de résoudre mon problème de dos avec encore une fois des antidépresseurs. J’ai totalement refusé. J’allais gérer autrement. Puis il m’a fallu affronter le choc de la trahison du nounours. Le conflit avec lui. J’ai encore puisé jusqu’au fond de mes tripes pour rester debout. Sans béquille. Mes tripes justement. Drôle de sensation, pour moi inconnue que cette pression qui se faisait de plus en plus présente en moi. Inexplicable au début. Tout aurait pu aller bien, même si les problèmes ne manquaient pas. Fatigue. Lassitude. Angoisse. Envie. Puis plus envie.
Comme je ne suis jamais à cours de psychotage, tout s’explique. En tout cas moi j’explique tout. Il va falloir apprendre à gérer la vie sans béquille. Il va falloir apprendre à ne pas avoir peur d’avoir fait une énorme bêtise, chaque fois que l’on se fait un petit plaisir. Il va falloir apprendre à ne pas tomber dans des attaques de panique chaque fois qu’on sort la carte bleue. Mais tant d’autres choses. Comme si finalement j’avais tout à coup perdu la notion du plaisir sans la culpabilité. Comme l’impression de n’avoir jamais tout géré, tout maîtrisé et de plus me donner le droit de lâcher.
Je crois que finalement cette année sera difficile moralement encore. Peut-être qu’on ne se remet pas instantanément des années de privation et de galère. Peut-être qu’il faut réapprendre les choses. Peut-être qu’il faut vivre cette période de transition.  J’essaie de m’en persuader. Je le veux. Il le faut.



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