mardi 7 mai 2013


Ceux  qui aiment terroriser. Ceux qui croient que plus on les craint, plus ils sont puissants. Ceux qui font régner la peur. Ceux qui affirment un pouvoir en se complaisant dans l’autoritarisme. Quel est leur plaisir ? Où sont leur bonheur et leur satisfaction ? Il vient à quel moment l’orgasme ?
Je ne comprends plus rien à cette personne que j’ai fréquentée de très près depuis quelques années. J’avais trouvé il y a quelques années dans ses fragilités, ses doutes constants, sa carapace  un peu fêlée, une personnalité attachante.
Nous nous retrouvions le matin devant un café et elle me contait sa dépression post-partum, son mariage rude, ses parents insupportables et ses frères adorés, et son fils vénéré. Pour cette collègue avare de sourires, encore peu stable professionnellement, j’étais une des rares confidentes. Puis, j’ai découvert qu’elle aimait vraiment peu de monde. On a le droit d’être sélectif. On a le droit de ne pas copiner avec tous ses collègues.
Puis vint sa titularisation. Pas du pipi de chat. Dans la catégorie des spécialistes, ce qui chez les narkeotrafikants est largement au dessus de la moyenne. Et là, tout mais vraiment tout à changé. Envolés les doutes, gommées les fragilités, déposée la carapace. Comme elle avait dû être à l’étroit.... Elle aima de moins en moins de monde. Souvent au premier regard. Les colères qu’elle avait depuis longtemps au fond d’elle; éclatèrent au grand jour. On était surpris par ses emportements et ses affirmations catégoriques. On passa à l’intransigeance.
Moi qui n’avais jamais collaboré avec elle, elle me fit "l’honneur" de me vouloir dans l’une de ses équipes. J’eus la bonne idée de ne pas loger avec elle. A trop s’approcher parfois il ne faut pas jouer…
En deux mois toute l’équipe la détesta, terrorisée par ses colères, ses velléités, son maque de tolérance. L’une de ses protégées qu’elle avait voulue auprès d’elle après l’avoir dirigée pour son master, devint sa pire ennemie. Elles finirent fâchées en quatre mois. Depuis la protégée a quitté le narkeotrafic pour la police. J’ai tenté dix fois pendant ces mois là de faire comprendre à cette collègue que son comportement nuisait à tous et allait un jour lui nuire à elle. En vain.
C’était en 2009. Quatre ans plus tard, la situation est devenue tout simplement incroyable. Incompréhensible pour moi en tout cas.
Je passe sur le nombre de collègues avec lesquels elle ne veut plus travailler, ceux qui la détestent, ceux qu’elle traite de crétins et de bouses. Juste parce qu’ils ont pu un jour lui faire de l’ombre. Surtout ceux qui travaillé dans la même spécialité qu’elle.
J’ai tout doucement mis la distance. Changé une relation qui ne me convenait pas. Une relation que je ne pouvais pas sauver puisque les sonnettes d’alarmes que je tirais n’étaient jamais entendues. Parfois on ne peut rien faire aux choses.
Notre relation est devenue compliquée. Elle me demande souvent des conseils qu’elle n’écoute pas. Nos conversations ressemblent souvent à des dialogues de sourdes. Parfois elles se bloquent à tel point que la rupture est inévitable. Nous nous ignorons des semaines. Puis ça se calme, elle revient, jusqu’au clash suivant.  
Nous atteignons aujourd’hui une limite qui frise le danger.
Nous tomberions presque dans la pathologie.
OPA sur tout ce qui touche de près ou de loin parfois à sa spécialité. Infiltration dans les milieux universitaires, dans les conseils de labos, dans les comités divers et variés, présence dans tous les colloques possibles. Sans oublier une attitude identique dans l’école fréquentée par son fils, conseil de parents d’élève, organisation de manifestations, représentant des parents de la classe… puis la boulimie se poursuit avec "LE DESIR" de transmettre son savoir. Et d’une étudiante dirigée il y a 4 ans nous en sommes à 3 cette année.
Pour deux d’entre elle ça passe. Elles ont l’heur de plaire. La troisième déplait dès le premier regard. Elle « ne la sent pas ». Le regard est assassin, les paroles cassantes, le verdict sans appel. Elle va la mettre au pas. La première erreur finit par un esclandre public. L’étudiante ayant pris l’initiative de demander à une autre collègue de lui expliquer une partie de son travail sans avoir demandé l’autorisation à la chef en chef. Le coup de semonce ne se calme qu’après que l’étudiante ait fondu en larmes. La chef sort du bureau le sourire aux lèvres, satisfaite d’avoir effrayé et fait pleurer la coupable. La gloire !!!!
Il reste 15 jours à l’étudiante qui revient le lundi tremblante mais soulagée, la chef ayant une mission à l’extérieur qui l’éloigne du bureau. Mais elle a avertit qu’elle gèrera par téléphone. A chaque appel, la victime se fige, se décompose, bredouille le résumé de sa journée.
Mais vendredi dernier, nouvelle faute. Au téléphone c’est un déchaînement. Un cassage en bonne et due forme. Toute sanglotante et complètement paniquée, L. raccroche avec la promesse d’une nouvelle semonce à 16 heures au retour de la chef. Aujourd’hui elle a terminé son stage. Elle est venue me voir pour connaître l’heure de retour de la chef pour pouvoir s’échapper sans avoir à la croiser.
Ce sourire satisfait sur le visage de ma collègue quand elle est rentrée, et a demandé pourquoi sa stagiaire était déjà partie…. Ce sourire était carnassier et effrayant.

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