Ceux qui aiment terroriser. Ceux qui croient que plus on les craint, plus ils sont
puissants. Ceux qui font régner la peur. Ceux qui affirment un pouvoir en se
complaisant dans l’autoritarisme. Quel est leur plaisir ? Où sont leur
bonheur et leur satisfaction ? Il vient à quel moment l’orgasme ?
Je
ne comprends plus rien à cette personne que j’ai fréquentée de très près depuis
quelques années. J’avais trouvé il y a quelques années dans ses fragilités, ses
doutes constants, sa carapace un peu
fêlée, une personnalité attachante.
Nous
nous retrouvions le matin devant un café et elle me contait sa dépression
post-partum, son mariage rude, ses parents insupportables et ses frères adorés, et son fils vénéré. Pour cette collègue avare de sourires, encore peu stable
professionnellement, j’étais une des rares confidentes. Puis, j’ai découvert
qu’elle aimait vraiment peu de monde. On a le droit d’être sélectif. On a le
droit de ne pas copiner avec tous ses collègues.
Puis
vint sa titularisation. Pas du pipi de chat. Dans la catégorie des spécialistes, ce qui chez les narkeotrafikants est largement au dessus de la moyenne. Et là,
tout mais vraiment tout à changé. Envolés les doutes, gommées les fragilités,
déposée la carapace. Comme elle avait dû être à l’étroit.... Elle aima de moins en
moins de monde. Souvent au premier regard. Les colères qu’elle avait depuis
longtemps au fond d’elle; éclatèrent au grand jour. On était surpris par ses
emportements et ses affirmations catégoriques. On passa à l’intransigeance.
Moi
qui n’avais jamais collaboré avec elle, elle me fit "l’honneur" de me vouloir
dans l’une de ses équipes. J’eus la bonne idée de ne pas loger avec elle. A trop
s’approcher parfois il ne faut pas jouer…
En
deux mois toute l’équipe la détesta, terrorisée par ses colères, ses velléités, son maque de tolérance. L’une de ses protégées qu’elle avait voulue auprès
d’elle après l’avoir dirigée pour son master, devint sa pire ennemie. Elles
finirent fâchées en quatre mois. Depuis la protégée a quitté le narkeotrafic
pour la police. J’ai tenté dix fois pendant ces mois là de faire comprendre à
cette collègue que son comportement nuisait à tous et allait un jour lui nuire
à elle. En vain.
C’était
en 2009. Quatre ans plus tard, la situation est devenue tout simplement
incroyable. Incompréhensible pour moi en tout cas.
Je
passe sur le nombre de collègues avec lesquels elle ne veut plus travailler,
ceux qui la détestent, ceux qu’elle traite de crétins et de bouses. Juste parce
qu’ils ont pu un jour lui faire de l’ombre. Surtout ceux qui travaillé dans la
même spécialité qu’elle.
J’ai
tout doucement mis la distance. Changé une relation qui ne me convenait pas.
Une relation que je ne pouvais pas sauver puisque les sonnettes d’alarmes que
je tirais n’étaient jamais entendues. Parfois on ne peut rien faire aux choses.
Notre
relation est devenue compliquée. Elle me demande souvent des conseils qu’elle
n’écoute pas. Nos conversations ressemblent souvent à des dialogues de sourdes.
Parfois elles se bloquent à tel point que la rupture est inévitable. Nous nous
ignorons des semaines. Puis ça se calme, elle revient, jusqu’au clash suivant.
Nous
atteignons aujourd’hui une limite qui frise le danger.
Nous
tomberions presque dans la pathologie.
OPA
sur tout ce qui touche de près ou de loin parfois à sa spécialité. Infiltration
dans les milieux universitaires, dans les conseils de labos, dans les comités
divers et variés, présence dans tous les colloques possibles. Sans oublier une
attitude identique dans l’école fréquentée par son fils, conseil de parents
d’élève, organisation de manifestations, représentant des parents de la classe…
puis la boulimie se poursuit avec "LE DESIR" de transmettre son savoir. Et d’une
étudiante dirigée il y a 4 ans nous en sommes à 3 cette année.
Pour
deux d’entre elle ça passe. Elles ont l’heur de plaire. La troisième déplait
dès le premier regard. Elle « ne la sent pas ». Le regard est
assassin, les paroles cassantes, le verdict sans appel. Elle va la mettre au
pas. La première erreur finit par un esclandre public. L’étudiante ayant pris
l’initiative de demander à une autre collègue de lui expliquer une partie de
son travail sans avoir demandé l’autorisation à la chef en chef. Le coup de
semonce ne se calme qu’après que l’étudiante ait fondu en larmes. La chef sort
du bureau le sourire aux lèvres, satisfaite d’avoir effrayé et fait pleurer la
coupable. La gloire !!!!
Il
reste 15 jours à l’étudiante qui revient le lundi tremblante mais soulagée, la
chef ayant une mission à l’extérieur qui l’éloigne du bureau. Mais elle a avertit
qu’elle gèrera par téléphone. A chaque appel, la victime se fige, se décompose,
bredouille le résumé de sa journée.
Mais
vendredi dernier, nouvelle faute. Au téléphone c’est un déchaînement. Un
cassage en bonne et due forme. Toute sanglotante et complètement paniquée, L. raccroche
avec la promesse d’une nouvelle semonce à 16 heures au retour de la chef. Aujourd’hui
elle a terminé son stage. Elle est venue me voir pour connaître l’heure de
retour de la chef pour pouvoir s’échapper sans avoir à la croiser.
Ce
sourire satisfait sur le visage de ma collègue quand elle est rentrée, et a
demandé pourquoi sa stagiaire était déjà partie…. Ce sourire était carnassier
et effrayant.
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