samedi 7 mai 2011

D'un ado l'autre...

Il y a quelques années déjà, j’avais parmi mes visites favorites, depuis mon ancien blog , « Pauv’maman d’ados ». J’y allais tous les jours ou presque car elle avait beaucoup à dire sur la vie de ses deux enfants. Je compatissais et comprenais ses tourments, et riais beaucoup car elle racontait toujours leurs aventure avec beaucoup d’humour et aussi beaucoup d’amour. J’avais moi aussi mes propres tourments et soucis avec ma gazelle et je les racontais aussi. Comme dirait un con, « un ça va c’est quand il y en a plusieurs que ça se gâte…. ». J’avais donc pas mal de fil a retordre avec une seule ado et deux petits trous du cul. « Pauv’maman d’ados » avait elle doublement du fil à retordre. Aujourd’hui, elle ne raconte plus car ils sont certainement des post-ados, qui font leur vie. Sont-ils devenus des Tanguys des hommes et des femmes rangés, des adultes révoltés ??? Elle a fermé le roman, à nous d’imaginer….


Le mien est encore ouvert. La gazelle court des ses longues pattes dans sa propre vie. Elle ne donne pas beaucoup de signe de vie. Je maintiens le lien, tant bien que mal, après de longs mois de silence. Après son CAP de palefrenier, son abandon du CAP de plaquiste, ses divers emplois dans la vente, la voilà maintenant dans la plonge dans un grand hôtel chic de Bordeaux. Je ne comprends pas qu’ils n’aient pas de lave-vaisselles d’ailleurs…. Elle coule des jours dont je ne sais s’ils sont vraiment heureux au milieu des ses sept ou huit chats, et de soncoeursonamour. Je me suis arrêtée chez elle l’autre jour sans prévenir, juste pour l’embrasser et lui dire je t’aime. Je suis restée sur le pas de la porte pour ne pas jouer les mères intrusives. Nous avons échangé quelques mots. Elle était souriante et très étonnée de voir que son frère avait deux têtes de plus qu’elle… Elle a refusé d’embrasser la lutine, mais lui a parlé un peu tout de même. Ca a duré un peu plus de 5 minutes, ce n’est rien, mais c’est beaucoup pour que le petit lien qui reste ne se rompe pas. Il n’y a plus de conflit donc avec la gazelle si je me contente de lui faire un petit signe de temps en temps. Je l’accepte.

Aujourd’hui je me sens dans la peau de la « pauv’maman d’ados » avec ses deux lascars pour la faire tourner en bourrique. Mes deux tdc ont juste deux ans et demi de différence. Et chacun vit son adolescence à sa façon.

Chacun sa route chacun son chemin disait le chanteur oublié. J’ai fort à faire en ce moment. Mes soucis d’argents, me laissent un peu de répit mais je reste vigilante et n’oublie pas qu’ils peuvent ressurgir à tout moment. Je suis dans ma quinzaine tdc, donc d’où mon silence ces jours-ci. La sensation de ne pas poser le pied par terre, de vivre un tourbillon du lever au coucher.

Le réveil sonne à 6 heures 45 et je ne paviens à me lever qu’un quart d’heure plus tard au mieux, tant la nuit m’a semblé courte … Je sais que dès le premier orteil posé parterre, il faudra démarrer au quart de tour pour ne plus arrêter la machine durant 14 heures au moins.

Je file à la douche dès qu’une place se dégage, je zappe le thé-tartines-yaourt-jusde fruits de mes rêves, je zappe la séance de maquillage, et le choix des vêtements et pioche dans un amas de fringues froissées mais propres… Ordi, sac, repas du midi, piqué dans le frigo si il y a, chaussures, trousseau de clefs, peignage au doigt et pince ou crayon pour attacher les cheveux et hop c’est parti. A 7 heures 30 tapantes nous sommes sur le trottoir la lutine et moi et courons vers la voiture. Une demi-heure de trajet avec arrêt viennoiseries jus de fruit sur le chemin et à huit heures tapantes, nous voilà devant le collège. La lutine attend que sa première copine arrive pour descendre. Pas avant huit heures dix, car sinon elle reste devant le collège, et à cette heures là il n’y a que ceux qui sont pressés d’être à l’âge d’homme et de femmes, talons hauts, tenues de bimbos, cigarettes, scooters ou motos… Quand la lutine me quitte en me recommandant de faire attention à tout, je n’ai plus qu’à filer au plus vite vers mes tessons, mes clous et mes os. Il faut chaque jour adapter le trajet à la taille des bouchons. Ne pas prendre la rocade si vu du pont on sent que ça bloque, éviter les travaux, trouver les petites rues calmes qui font gagner du temps. Entre huit heures trente et neuf heures, je pose mon sac, mon portable et tout le tintouin, sur mon bureau. Petit tour des e-mail car la maison est souvent encore vide. Puis vient le café qui me donnera l’énergie de me plonger dans mes vieilleries. Tout le monde s’autorise en petits groupes, ce moment où chacun raconte ses bonheurs ses malheurs, les bruits de chiottes de la boîte ses enfants, son mec. Puis chacun file dans son coin, pour s’y mettre. Il est mieux pour moi que je sois seule dans mon bureau. Je plonge tête baissée, dans mes activités et si personne ne vient me distraire je travaille sans relâche. A 17 heures et des brouettes plus ou moins lourdes je plie bagage pour aller rechercher la lutine, faire des courses, et rentrer chez moi. J’ai gagné quelques précieuses minutes sur le temps de trajet, car je n’ai plus besoin pour entrer chez moi de passer la barrière des boulevards. One positive point for me. Sauf que cette semaine je n’ai pu vérifier l’effet de ce gain de temps car tous les soirs j’avais des choses à faire avant de rentrer.

Avec un record mercredi, où j’ai du aller chercher le nounours au foot, et où nous sommes rentrés à 22 heures. Avec un départ de la maison à 7 heures 30. Je compte donc une journée de 13 heures non stop. Il ne manquait plus qu’à préparer le repas, le manger, et nous atteignions les 23 heures. « Un peu » fatiguée, je ne me sentais plus le courage de rien faire… Alors je me suis couchée dans demander mon reste. Je me demande bien où je pourrais caser une vie sentimentale dans tout ça…

Ce rythme là, est je pense celui de toutes les femmes qui bossent et ont des enfants. Juste un peu plus harassant pour celle qui sont seules, car personne ne prend jamais la relève. Et encore, j’ai pour moi les 15 jours sans les tdc, pour souffler.

J’aimerais parfois rentrer chez moi, et trouver le repas prêt. J’aimerais que quelqu’un ait rangé tout le linge lavé dans les placards. J’aimerais pouvoir me poser une petite demi-heure dans mon canapé jaune et souffler pour mieux repartir, sans que l’on vienne me demander « qu’est ce qu’on mange ». Je me souviens d’un temps lointain, où quand je rentrais, deux fois par semaine, la femme de ménage était passée, tout était propre rangé ordonné, la salle de bain étincelait, le linge était repassé et rangé. Une autre époque. Sans regrets de l’époque. Le passé est bien dans sa place de passé.

Je ne sais pas si un jour sera si plate qu’elle sera ennuyeuse. Quand tous les tdc m’auront quittée pour d’autres horizons. Je ne sais pas si je regretterai ce rythme effréné, si j’aurais envie de revenir en arrière. C’est une chose qui ne m’a jamais trop tentée. Les nostalgies et les envies de faire différemment, me tentent peu et même pas du tout. Elles ne servent à rien puisqu’elles sont impossibles. J’aime penser à l’enfance de mes tdc, à la mienne, à mes parents quand ils étaient là, à mes choix, j’aime éprouver de la joie ou de la tristesse à ces pensées. C’est comme une petite fenêtre de ma vie que j’ouvre pour regarder en arrière, et que je referme sans avoir envie d’y rester, ni de changer ce que je vois.

Quelle mouche m’a piquée, je voulais raconter tout à fait autre chose…

2 commentaires:

  1. Une mouche charmante je dirais. Se raconter au fil des mots te réussit fort bien.

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  2. Merci, cette mouche me pique sans arrêt !!!

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