mardi 26 avril 2011

Méli-mélo d'anecdotes

Ami du mélo mélé de la méli, je viens te faire un petit salut, du fond de ma procrastination. Y’a de ça et aussi, des semaines chargées, surchargées, visiteuse ou visitée, je reviens vers une vie plus gaie et moins tourmentée. Demain peut-être je trouverai le temps d’appeler la Tunisie ou la chine pour retrouver ma connexion bordelaise. J’avais ébauché ce matin cette petite aventure vécue hier et qui fait ma marque de fabrique.


Il faut d’abord remonter aux origines car comme en analyse on trouve une explication à toute chose, chez la méli, chaque anecdote puise son origine dans des recoins insoupçonnée de la vie quotidienne.

Je commencerai donc par ce moment assez hallucinant vécu avec la lutine la semaine dernière. On était en été déjà, et la place de la Victoire avait des airs de soirs de vacances. Normal, on est en vacances. Nous buvions une limonade en terrasse, serrées entre un groupe d’étudiants babas, et un couple d’amoureux. Un petit garçon s’est faufilé entre les tables. Un tout jeune ado d’une douzaine d’années. Il attend qu’une table se libère. Il vient s’asseoir juse à côté des étudiants. A me semble un peu invraisemblable de voir cet enfant seul, s’installer. Et ce qui paraît encore plus incroyable c’est de le voir sortir de sa poche, un paquet de cigarettes et un briquet. D’ailleurs tut le monde le regarde incrédule. J’ai d’abord pensé qu’un adulte allait le rejoindre. Que nenni. Il allume sans complexe une cigarette, Il fume en regardant autour de lui tous ces adultes étonnés. Puis, il commande une bière au serveur, qui demande aux étudiants s’ils sont avec lui. Puis il lu refuse la bière alors le garçon demande un verre d’eau. Au bout de quelques instants le patron, vient lui-même demander au garçon de partir. Il lui demande sa carte d’identité, et le raccompagne vers la rue en lui tapotant gentiment sur la tête.

Tout le monde commente la scène. Je dis à la lutine qu’on aurait peut-être pu lui demander si ça allait et s’il voulait de l’aide. Mais on ne l’a pas fait. Des tas de questions me taraudent.

Hier midi, au boulot, à table nous sommes seulement 4 et nous bavardons en mangeant. Il y a le documentaliste, une infographiste, et ma voisine anthripoteuse. Elle occupe le bureau juste à côté du mien, un caractère plutôt bien trempé, à tendance de merde souvent. Je l’aime beaucoup mais elle n’est pas facile facile au quotidien. Cette semaine elle revient de vacances en Aveyron, chez ses parents et ils ont du mettre des morceaux de lion dans son tripou, parce qu’elle est comme une pile électrique. Lundi à notre arrivée, au moment de la pause café elle nous a offert une des ses disputes avec Filzephil dont elle a le secret. J’ai cru qu’elle allait lui sauter dessus et l’égorger. Mardi, elle a fait subir le même sort à son chéri par téléphone et les murs ont tremblé. Petite pause mercredi, et reprise des réjouissances hier, au moment du repas donc. En effet je raconte l’anecdote du petit fumeur buveur de bière.

Premier accroc quand je dis qu’on lui a refusé la bière et qu’on ne lui a pas servi le verre d’eau sous prétexte qu’il était seul. Les parents de ma copine anthripoteuse tenaient un café su l’île de la Cité… Ah les aveyronnais de Paris … Donc elle sait qu’on n’a pas le droit de refuser un verre d’eau, et moi aussi d’ailleurs, mais là n’est pas le problème. Alors ça cafouille déjà pour ça. Et quand j’ose dire que j’ai pensé aller voir le gamin pour lui demander s’il avait besoin d’aide… Toute la colère du monde me tombe dessus en trois secondes chrono. Inconsciente que je suis, vouloir aider un enfant alors que moi-même je suis avec mon enfant… Qui me dit qu’il ne va pas m’agresser, me poignarder, m’égorger…La discussion dévie sur le fois, nombreuses où je me suis mêlée de vouloir aider des personnes en difficultés sans penser aux conséquences… Je sais ça en plus, et comme on ne peut pas se refaire, je précise que passer mon chemin dans ces cas là m’est impossible. Il paraît que ça fait peur à mes enfants. Il paraît que je leur fait courir des dangers en me mettant moi-même en danger. J’essaie de faire comprendre que ce que je veux transmettre de plus important à mes enfants c’est la non-indifférence, le don d’un peu de soi quand on le peu, quelque chose qui ne coûte rien, mais qui vient du plus profond du cœur.

Apparemment nous sommes en totale opposition. Je savais déjà ça et la dispute dure jusqu’à la fin de la pause repas.

Plus que nos différence d’idées, ce qui m’a dérangé c’est l’agressivité des paroles, le jugement avec la certitude de détenir une vérité universelle, une recette su bien et du mal pensant.

Après la pause nous repartons chacune dans nos bureaux respectifs, pas fâchées mais pas de bonne humeur. Ca se radoucit un peu en fin d’après-midi, car j’avais promis à l’anthirpoteuse de l’amener chez Ikéa car elle n’a pas de voiture. Puis nous devions manger chez moi pour qu’elle voie mon nouvel appart. La soirée fur tout de même agréable, car l’anthripoteuse peut être aussi adorable qu’elle est chiante. Je l’ai raccompagnée chez elle vers 11 heures. Nous étions impatientes toutes les deux de nous retrouver dans nos lits respectifs, après cette soirée de bavardages….

C’est au retour que la mécanique s’embrouille.

Irai-je plus vite en passant par Saint Mich ou par la Victoire ? Je choisis Saint Mich. Petite rue sombre, portes verrouillées. Il faut faire attention dans cette rue il y a souvent des gens saouls, qui marchent au milieu de la rue ou surgissent des trottoirs. Mon regard est attiré par un clochard qui dort en travers du trottoir, appuyé contre une poubelle, en face d’un pub.

C’est quand je passe juste devant lui, que je réalise que le clochard est un de mes collègues narkeotrafikant, à la dérive dans sa vie depuis toujours. En trois secondes je sais que je ne peux pas le laisser là et rentrer chez moi sans avoir « rien vu ». Je fais un détour pour refaire un passage devant lui et m’assurer que je ne me suis pas trompée. Je me gare, et je vais essayer de le réveiller. Impossible. Si j’appelle le SAMU, il m’en voudra tout le reste du peu de vie qu’il a devant lui, au rythme ou il pratique l’auto-destruction. Tabac, alcool, bagarres, fumettes, accès de violence où il se fracasse la tête contre tout ce qui traîne. Il a déjà un œil de verre, et le nez complètement déformé à force d’être cassé. Je décide d’appeler l’anthripoteuse qui le connaît bien mieux que moi, il était témoin de son mariage. Et puis elle ferait quoi elle avec ses grands principes, si je la suis elle rentrerait chez elle, et elle dormirait en toute quiétude ??? Elle oublie en quelques secondes ses grandes idées, et vient me rejoindre. Nous parvenons à réveiller L., il nous insulte un peu, et nous lui proposons de l’aider. Il refuse. Il finit d’accepter que nous l’amenions à la gare car il habite loin. Nous le traînons jusqu’à ma voiture. Il délire. Il ne sait pas où il est. Il descend de la voiture. Il s’agace car il a perdu son portable. Si nous le posons à la gare, il est presque certain qu’il ne prendra pas le train, il risque de se faire embarquer pas les flics. L’anthripoteuse lui propose alors de le raccompagner chez lui, ce qu’il refuse aussi. Ca commence à être pénible. Je ne suis pas chaude chaude pour la solution de le raccompagner chez lui. Mais je ne suis pas chaude chaude non plus pour lui proposer de le faire dormir chez moi. Le hic, c’est que ce narkeotrafikant a choisi de s’installer dans une vieille maison de maîtres à une vingtaine de kilomètres d’Angoulême. Ils sont nombreux mes collègues à vouloir vivre à la campagne au milieu de rien. Ils achètent des tas de pierres qu’ils restaurent pendant des années et en font souvent de belles baraques de caractère. Sauf que c’est la plupart du temps à une ou deux heures de Bordeaux.

C’est donc avec juste l’envie d’être dans mon lit au plus vite que je prends la route d’Angoulême. J’avais espéré que L. s’endormirait vite. Que nenni, il s’est posté entre les deux sièges et a passé tout le voyage à nous raconter les mêmes histoires, à péter, puant le vin rouge et la bière. Il habite vraiment le trou du cul du monde, une fort belle demeure qu’il restaure façon « médiévale » seul puisque sa seconde femme l’a quitté avec leurs trois enfants sous les bras… La première prend régulièrement ses quartiers en hôpital psychiatrique.

Nous avons dû déployer des trésors de diplomatie pour faire comprendre à L. que nous ne voulions pas dormir chez lui.

Ainsi, après un café froid, et la visite guidée de la maison, nous sommes reparties. L’anthripoteuse s’est vite endormie. En arrivant à Bordeaux ? J’étais épuisée et hypertendu de toute l’attention que j’ai dû retenir pour ne pas m’endormir. Il était 4 heures du mat’ quand j’ai garé ma voiture devant chez moi. Il était 5 heures quand j’ai réussi à me détendre pour m’endormir.

Je n’étais pas peu fière d’avoir démontré à l’anthripoteuse qu’au nom de certaines valeurs, on ne peut pas s’en foutre de tout.

Elle m’a d’ailleurs dit devant chez elle qu’elle avait fait sa B.A. pour l’année, et je lui ai répondu qu’on était qu’au mois d’Avril… En plus je déteste le mot B.A….

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