samedi 5 mars 2011

Partenaire particulier...

Voilà que pour la centième fois, j’ai raconté totalement autre chose que mon idée que j’avais dans la tête quand j’avais ma brosse en main. Hier j’ai nettoyé de la dent de cochon, de la machoire de vache, du pied de sanglier, de la patte de bœuf, de l’os brûlé toute la journée. Inutile de préciser que mon méli-mélo a gambadé de 9 heures à 18 heures sans discontinuer. La veille j’avais repensé à l’un de mes ex-amoureux de ces dix dernières années. J’en avais un peu parlé avec mon toni-truand ami il y a quelques jours. Il aime bien que je lui raconte des histoires car je le fais rire. Bon j’explique qui est cet ami dont je n’ai pas envie de donner le nom réel. C’est lui qui m’a donné sa voiture cet été. On se croisait parfois au boulot, mais nous n’avions jamais narkeotrafiké ensemble. Et en juillet quand j’ai passé le mois à Angoulême, il était là lui aussi. Il ne narkéotrafike plus sur le terrain mais dans la DAO. Je savais pour avoir deux trois fois discuté avec lui, que ça pouvait bien accrocher entre nous. Dès le premier café pris dès le premier matin, nous avons passé une heure à nous raconter des tas de choses comme si nous nous retrouvions après le week-end. Ce que j’ai aimé en lui d’abord c’est donc son rire tonitruant. Un rire qui explose et envahit l’espace. J’ai aimé qu’il ne cache pas son homosexualité et surtout son amour pour son amoureux dont il parle tout le temps. J’ai aimé qu’il me raconte des films que je n’aurais jamais pensé aller voir, et des bouquins que je n’aurais jamais pensé à lire. Voilà ,je pourrais en dire mille fois plus mais je vais encore me disperser. Et donc, lors de l’une de nos conversations avec lui, j’en vins à lui parler de celui qui sur mon répertoire est « Doc particules ». C’est un amoureux d’une rencontre meetic qui a duré plus que le temps d’un «restau-pieu-texto de rupture ou RPTR ». Et ceux-là je peux les compter sur les doigts des deux mains. Alors que ceux, qui font le « RPTR », pour en faire le compte il me faudrait plus de doigts aux mains et aux pieds que les 20 que j’ai déjà,...




Donc doc particules se présenta un soir d’Août, sur un chat-meetic. Le pseudo était en rapport avec une œuvre de Nietsche, et évidement il me séduisit dès ses premiers contacts vraiment peu ordinaires. Le lendemain nous nous rencontrions. Une évidence. Puis nous ne nous quittions plus pendant presque un mois, j’étais en vacances. J’avais détecté en lui le parfait allumé. Docteur en physique quantique, ayant fait son post-doc à l’étranger, en conférence à Bordeaux, il avait été séduit par la ville, et en bon fou qui se respecte avait tout quitté dans ce pays lointain, pour venir chercher les particules à Bordeaux. Mais la physique quantique, ne lui apporta aucun boulot ici et il resta au chômage, très très longtemps pour se retrouver rmiste et heureux de l’être. Il vivait dans un studio dans un quartier branché de la ville, un studio de célibataire complétement associal, puant le refermé et la chaussette sale. Il passait son temps à traduire les philosophes grecs, apprendre des extraits des variations de Goldberg, et écrire, puis imprimer ses écrit en faire des livres reliés par lui-même en cuir. Il mangeait très peu, juste des tomates et de fruits. Et il allait sur meetic, donc aussi. Je ne pouvais que flasher sur un homme aussi en marge, et ravagé du bulbe. On ne se refait pas, je n’arrive pas à m’intéresser aux autres… Il y a longtemps que je ne me demande plus pourquoi je suis seule.


Voici un portrait à minima de ce doc particules. C’était la première fois que j’acceptais de faire entrer un homme dans ma vie en présence de mes tdc. Le nounours et la lutine aimèrent tout de suite ce grand enfant qui riait aux éclats comme le tony-truand ami, jouait avec eux sur les balançoires du jardin public, les éclaboussait comme un fou en hurlant quand nous allions nous baigner, et avait embrassé maman tellement fort que sa lèvre en était toute enflée… Pour la gazelle pas encore échappée à cette époque là, ce fût plus délicat. Tout de suite son œil de gazelle se transforma un œil de furie, en le voyant. Elle ne comprenait pas que je puisse autoriser un inconnu à entrer dans notre tribu, sans une préparation psychologique préalable. Elle appela son père dès le premier soir, pour lui dire que j’avais emmené un inconnu à la maison, qu’il allait resté là pour dormir et qu’il était pédophile !!! C’est elle qui vint d’ailleurs à bout de notre histoire, en adoptant le comportement le plus ignoble envers lui, en bonne ado qui se respecte. Elle avait 17 ans, et même si elle flirtait sans complexe dans sa chambre, elle semblait ne pas tolérer que je puisse le faire aussi. Un jour que nous étions allongés nous embrassant sur MON lit elle entra et dit qu'il y avait des hôtels pour ça ! Quant à la pédophilie, elle avait décidé, que cet homme étant très proche de son frère et sa sœur, il était forcément pédophile… Je n’aimais pas cette idée, qui quoi qu’il en soit introduit le doute, et la crainte. J’étais partagée entre la peur que la gazelle ait vu vrai, et la certitude qu’elle avait trouvé le bon truc pour le faire disparaître de la circulation.


Notre relation s’est donc poursuivie, jusqu’à un soir où, au cours d’un repas elle fût si odieuse, que le doc particule, déclara forfait après le dessert,, le regard en panique, les larmes aux yeux et annonça tout de go : « Je rentre chez moi, je crois que je vais devenir fou si je reste une minute de plus ici ». Il prit son sac à dos, m’embrassa, ne se retourna pas et s’enfuit sans se retourner. Nous décidâmes de nous revoir sans la présence des tdc. En tout cas, celle de la gazelle. Pendant plusieurs moi, j’appris à connaître Doc particule. Surprenant, déroutant parfois. Nous passions parfois des soirées ensemble avec les deux petits tdc, c’était gai, il cuisinait avec la lutine, racontait ou expliquait au nounours. Nous allions parfois au parc où il participait aux tours de tourniquet et faisait ensuite la leçon pour démontrer les lois de la physique des forces en présence. Et il riait comme un enfant, vraiment, du tournis que donnait le tourniquet… Il ressemblait alors à un enfant de dix ans. Je n’étais pas amoureuse, attendrie seulement, attachée à cet homme incroyablement différent.


J’avais plaisir à le voir de temps en temps. Il ne m’était pas nécessaire, il m’était agréable. Au début de l’été suivant, après quelques mois de silence, nous nous sommes à nouveau vus, pour boire un café, et plus si affinité. Il m’avait apporté quelques exemplaires de ses écrits, reliés par ses soins. Et aussi des textes que je lui avais confiés pour qu’il en fasse de petits livres. Je le quittais avant le "plus si affinités", en lui promettant de le rappeler. Jamais je ne l’ai fait.


En rentrant chez moi, j’avais ouvert ses bouquins. Je les avais lus d’une traite. Et j’ai décidé que nous ne nous verrions plus jamais. Quelques pages, en effet, ont semé en moi un terrible doute. Il y parlait d’un moment vécu avec le fils de l’une de ses amies, quelques années plus tôt. Un moment de jeu avec l’enfant, un moment où il parle de chatouilles qui troublent…D’excitation de l’enfant…


Je ne veux même pas réfléchir à ce qui se dit derrière ces mots. Pour moi, il n’était plus possible que cet homme approche mes enfants. Je les ai un peu questionnés. La lutine s’était énormément attaché au doc particules et elle me reprochait de ne plus le voir. Elle avait 9 ans et je ne pouvais pas lui dire que je voulais seulement la protéger. Il y a quelques temps j’ai considéré que je pouvais lui raconter pourquoi elle n’avait plus revu cet homme. Je lui ai expliqué qu’il m’était impossible de prendre le moindre risque. Elle m’a assuré qu’elle n’avait pas le souvenir du moindre geste déplacé sur elle.


J’ai donc raconté tout cela pour la première fois à l’ami toni-truand, il y a quelques jours. Et la conversation m’est revenue en tête mercredi. Et j’ai regardé sur facebook, si je trouvais doc particules, puis sur google. C’est là que je l’ai retrouvé, sur un site d’éditions virtuelles. Il a mis en ligne ses écrits et les propose à la vente. Je note qu’il emprunte un pseudo, qui est quasiment identique à mon nom de famille à moi. Il y rajoute juste une lettre qui en change un peu la sonorité. Pour l’instant il ne publie que des moments de sa vie en post-doc, et de son arrivée à Bordeaux. J’espère ne jamais trouver le récit de nos ébats et de notre aventure sur ce site. Je vais surveiller tout de même. Ce qui m’a surprise et époustouflée c’est les quelques mot de sa présentation. Il se présente comme un brillant physicien. Ce qui est certainement vrai. Mais je trouve assez prétentieux de le dire. Prétentieux mais réaliste.


C’est le reste de sa présentation qui m’a à la fois sidérée et confirmé à quel point il était hors normes. Ce brillant physicien, est attient du syndrome d’Asperger. Toute cette excentricité, cette façon d’être toujours en décalage, inadapté social, incapable d’affronter les situations qui le déstabilisent, c’était donc ça. Cet homme brillant mais complètement déjanté était atteint d’une forme d’autisme. J’ai fait des recherches sur le net. Tout y était. Les lubies, les peurs, les comportements asociaux, la grande intelligence si particulière. J’ai tout retrouvé du doc particules si particulier. Un genre d’extra-terrestre dont je ne sais sur quelle planète il est maintenant. Mais je n’ai pas forcément envie de le savoir. Le livre est refermé pour nous deux.

1 commentaire:

  1. chaud ! J'avoue, un doute peut suffir. Si nous les mères ne protégeons pas nos enfants, qui le fera ?
    Rencontre atypique en tout cas

    RépondreSupprimer