mercredi 12 janvier 2011

Pour un inconnu

Pour vous tout est terminé maintenant.


4 ou 5 victimes. Je ne sais pas.

Mon cœur a chaviré quand j’ai vu cette info hier.

J’ai pensé très fort à vous et à votre famille.

J’ai pensé à tout ce que vous aviez dû endurer pour en arriver à cette fin-là.

J’ai pensé à ce moment, où pour vous, il n’y a plus eu aucune solution envisageable.

J’ai senti la grande et lourde porte noire qui a du se fermer devant vous hier matin.

Plus d’espoir. Plus d’idée des possibilités d’avenir. Plus la peine de se battre. Plus de solution à long terme, ni même à court terme. Plus de force.

Seulement les courriers qui arrivent tous les jours, les coups de téléphones qui harcèlent au quotidien, les texto sur le portable s’il n’est pas encore coupé.

Seulement devoir expliquer que l’on sait bien que la situation est grave et qu’on aimerait bien pouvoir trouver la solution qu’on vous tance de trouver à la minute.

Seulement se sentir comme battu à mort par ces personnes au bout du fil, qui vous demandent pourquoi, comment, qui veulent des explications, mais surtout leur fric.

Seulement pleurer et désespérer, et voir le reste de la famille désemparé, attendant que l’on trouve LA solution.

Alors sortir le moins possible, ne plus accepter les invitations pour ne pas arriver les mains vides, trouver des prétextes, mentir s’il le faut, ne plus remplir de caddie mais acheter petit à petit. Et voir que malgré tout rien ne change. Ne plus savoir s’il faut sourire pour maquer le désespoir, ou laisser aller sa tristesse et son mal-être.

Alors comprendre que non demain, ça n’ira pas mieux, que non, la roue ne tournera pas, en tout cas ne plus y croire.

Et se dire si la seule solution envisageable, ce départ définitif serait un acte de courage ou un acte de lâcheté. Ne pas savoir. Se demander si ce que l’on aime pourront vivre après, si on les laisse ou on les emmène… Leur laisser le monceau de soucis à gérer en plus du désespoir, ou les délivrer eux aussi ? Partir pour un néant ou un inconnu promis meilleur ?

Savoir que les requins ne manquent pas de proie, mais qu’ils n’en lâchent jamais une quand ils l’ont saisie.

Et puis, hier matin, savoir que dans quelques heures on viendra vous prendre le peu qu’il vous reste et que ce ne sera pas encore assez.

Alors ne plus voir qu’une seule solution, comme une porte de sortie définitive. Basculer dans un tourbillon de folie désespérée. Et terminer par sa propre exécution.

Fin de l’histoire. Fin des histoires.

Les requins ont gagné.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire