mardi 28 décembre 2010

Petite sortie respiration…

Respirer un peu l’air de la rue….

Sentir le froid de dehors…

Marcher un peu…

Regarder les vitrines…

Se poser sur un banc et regarder autour de soi…

Faire quelques démarches administratives pour joindre l’utile à l’agréable…

Ca y est j’ai enfin fait mon inscription sur les listes electorales…

Histoire de. On ne sait jamais si Nikoroi cassait ses talonnettes un peu plus vite que prévu, faudrait pas que je râte le coche et que je ne puisse pas faire partie de ceux qui le foutront dehors… Il ne faudrait pas qu’il manque une voix et que ce soit la mienne… Même si je ne sais pas encore où elle ira exactement, je sais bien où elle n’ira jamais.

Donc là je suis parée pour voter.

Regarder partout en l’air si ne traîne pas un panneau « à louer » sur un balcon…

J’ai trois mois pour trouver enfin un peu moins on dira deux mois.

Puis après tous ces plaisir gratuits, se dire qu’il va falloir rentrer chez soi, parce qu’on n’a fait le tour.

Laisser son regard s’attarder sur un petit bracelet, une paire de boucles d’oreilles, être prête à craquer. Et se dire que ouf par prudence on a laissé la carte bleue dans un tiroir. Faire marcher la calculette intérieure, et se dire qu’on pourrait au moins peut-être se payer une petite boisson chaude, pas avec du cheesecake ou un cookie, non juste la boisson chaude. Se dire que oui, on galère et qu’on est le 28 et qu’on en est encore à finir les restes du jour de Noël parce que les tdc n’ont pas trop mangé ce jour-là. Pourtant la le Chapon de Dinde qui avait cuit trois heures était bon avec les marrons et les pommes de terre, et il avait coûté 15 euros…. On en fait des repas avec 15 euros. Bon les tdc une fois qu’ils mangé le blanc, le reste c’est pas leur truc. Alors, depuis qu’ils sont partis, j’ai mangé du chapon avec encore des pommes de terres et des marrons, puis, j’ai ajouté un peu de crème aux pommes de terre, puis hier j’ai fait une quiche au chapon et à la pomme de terre… Une part le soir, une part ce midi, ce soir je pense que ce sera encore chapon. Mais dois-je me plaindre, je mange ? Finalement avec un chapon à 15 euros on peut faire une belle quantité de repas si on se débrouille bien. Et puis en regardant un dvd ou en écoutant les podcast des conférences de Michel Onfray, ça va vite un repas. S’il n’est ni pantagruélique ni sublimissime, c’est pas grave. Le principal est de se nourrir. Je reconnais que seule je vis beaucoup mieux de manger n’importe quoi n’importe comment.

Là tout à l’heure j’ai fini par entrer dans un café cocooning, grandes tables de bois blond, vente de chocolats, thés, caramel, et produits gourmands. Un truc un peu chicos derrière la Mairie, oui parce que j’en suis encore là, j’ai besoin que ça soit un peu confortable, propre, chaud, que ça ne sente pas la bière et le tabac froid. J’ai bu un grand chocolat chaud, j’avais sorti mon bouquin, mon portable, j’étais un peu comme tous ces gens qui m’entouraient… Mais non je ne suis pas comme cette famille papa-maman-une fille-un garçon qui commandent des salades un peu de vin et on verra pour le dessert, parce que là papa il essaie le super Nikon que le père Noël lui a porté dans son soulier et il force toute la famille a faire des risettes à l’objectif, et vas-y que je te mitraille mon fils qui fait la gueule qui veut pas sourire, vas-y que je te mitraille ma femme trop gênée qui sait pas où regarder, et toi ma fille ah toi tu souris comme j’aime… Et en plus si t’es pas sur la photo puisque t’es pas de la famille, t’as quand même profité des 20 flash dans ta gueule…Laissons donc cette famille heureuse se faire plaisir et replongeons nous dans notre bouquin.

Mais mon petit plaisir quand je suis dans le bus un café une salle d’attente c’est de mater, d’écouter et d’observer. Parfois ça m’amuse, parfois ça m’attendrit, parfois ça m’énerve.

Je ne suis pas non plus comme ces trois amis qui se collent à moi sur la grande table et commencent à raconter leur vie, tellement fort que je ne peux plus lire. Alors j’écoute, madame, la cinquantaine, qui doit tenir boutique dans le coin, marièe à Gilles, mère de Mathieu et Julien qui pesait 3,8 kilos à la naissance… Elle se rapproche du mari de sa copine pour pouvoir le papouiller comme elle dit. Ca a l’air d’enchanter la copine !!! Bon elle a des gros soucis parce qu’elle refait la boutique, elle casse le plafond et le conducteur des travaux qui est très bien lui permet de ne pas devoir être là tout le temps. Heureusement parce que l’employée surnommée pimprenelle et enceinte jusqu’aux yeux va lui faire un sale coup. Elle en est sûre elle va faire exprès d’accoucher le jour du déménagement, ah ces employés et sur tout ces employées, ils accouchent n’importe quand… Et ça ce serait un sale coup parce que c’est juste la semaine ou elle est inscrite au tantra de la sexualité avec Gilles….Elle en a des problèmes cette dame…. Avec Julien aux USA, qui elle le sent va revenir dès qu’il aura grillé toutes ses économies et Mathieu qui lui s’est installé avec sa copine mais elle la sent pas du tout…. Bon mais ce qui est important c’est qu’elle puisse faire un peu de tantra tous les jours là… Sinon elle ne tiendrait pas le coup. Bon inutile de dire que les deux autres potes à part se faire papouiller ils n’ont même pas l’occasion d’ouvrir la bouche pour dire comment ils vont. Parce qu’on enchaîne sur maman dont la femme de ménage s’appelle Arlette et qui ‘est acheté un coussin pour son yoga, et puis l’amie morte qui fait plus le réveillon (véridique je l’ai entendu de mes propres oreilles) et qu’elle la tantreuse elle a organisé un repas le premier janvier avec la mère de l’amie morte, sa sœur et aussi les enfants s’ils veulent, et elle en profite pour inviter le mari de l’amie avec sa nouvelle amie… Histoire de faire se rencontrer tout ce beau monde devant un foie gras et une part de chapon.

Moi j’ai fini mon chocolat depuis longtemps, mais je ne peux pas sortir, car les potes sont au bout de la table et je suis coincée. Oh et puis avec ces histoires de soucis des autres, je suis clouée.

Bon voilà les deux potes papouillés n’ont pas pu raconter leur réveillon ni leurs soucis parce que la tantrée, elle devait repartir à la boutique surveiller Pimprenelle, ben oui au cas ou elle aurait des contractions, parce que la tantreuse elle en est sûre, ils se sont trompés sur la date Monsieur et Madame Pimprenelle….

Bon donc je suis libérée je paie mon chocolat et je retourne à ma voiture. Petit tour à Monop, petit plaisir d’une bouteille de Perrier, dont je rêve depuis deux jours, quelques biscuits, de la gelée de groseille j’adore ça, et de bons haricots verts bien rangés dans le bocal. Petite frayeur en passant à la caisse et en me souvenant que j’ai laissé la carte bleue dans le tiroir et que l’a j’en ai pour plus que les 15 euros que j’ai en poche. Je vais devoir choisir les priorités et poser des trucs. Mais non finalement, j’ai visé moins de 15. Ouf je garde tout !

Faut que je rentre. Je culpabilise un peu pour la gelée de groseilles, et les biscuits, pas forcément nécessaires.

Je reviens à mon cocon, et je bois du Perrier en écoutant Michel Onfray, qui a moins de soucis que Madame Tantra et qui me nourrit plus qu’une dinde aux marrons.

Chez moi il fait froid, je suis seule, mais je suis bien dans mon petit monde.

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