mardi 6 juillet 2010

Lundi : GPS MON AMOUR !!!

Dans l’optique d’une remontée du niveau de mon compte en banque et voyant qui ni la vente de la maison de pierrot de la lune et mamamia, ni le rachat de crédits, ni le tirage du loto auquel je ne joue pas, ne se sont en ligne de mire pour me sortir de la mouise, j’ai demandé en ce caniculaire mois de juillet de partir un peu hors de frontières du département. Ayant dépassé les 90 kilomètres de distance de mon domicile je suis ce que l’on nomme en grand dep’(lacement), et donc défrayée par mon employeur, de quelques centaines d’euros en sup de mon salaire. Des centaines confortables. De quoi peut-être combler « mon trou de ma sécu ». En tout cas de quoi le rétrécir.
Me voilà donc ce matin en partance pour Angoulême. Véhicule de service, carte TOTAL pour le carburant et le péage. J’ai trouvé sur un site nommé Appartager.com, une coloc à 250 euros le mois, chez une dame avec grande maison vide. Idée de site à retenir quand on voit le prix d’une chambre d’hôtel.
Voiture chargée à bloc d’une quarantaine de squelettes, vers 10 heures trente, je m’annonce à Angoulême pour dans deux heures maxi, vu que j’ai collé sur mon pare-brise le magique GPS, réglé sur le trajet le plus rapide. J’avais le choix entre économique, court, écologique et rapide. J’ai tout de même un petit doute depuis que j’ai réalisé que la dame du GPS ne sait même pas que pour aller chez moi, il faut couper par les petites rues, et pas passer pas les boulevards, et ça fait quand même une différence de trente minutes entre les deux trajets. Et encore un plus gros doute depuis qu’hier soir cette triple nouille ne sachant même pas que les premiers dimanches du mois, Bordeaux ferme l’hyper centre aux voitures, elle m’a fait tourner autour de chez ma copine pendant une demi-heure avec les chats miaulant dans leur cage, incapable de me dire où je pouvais passer pour rejoindre la rue B. Non là madame GPS avec ta voix sexy numérisée, tu n’assure pas pour deux sous. En plus faut deviner que franekline rosvelt c’est le boulevard Franklin Roosevelt. Donc ce matin j’ai commencé par te mettre en mode muet pour ne pas entendre ta voix me dire « tournez à droite » et comme je n’obéis pas, « recalcul » Tu m’agaçais déjà à 10 heures trente madame GPS… Mais je dois dire que 6 heures plus tard j’avais plutôt envie de te jeter par la fenêtre ! Parce que OK, j’ai bien vu Angoulème, trois quatre fois sur les panneaux de l’autoroute, mais comme je t’avais décordevocalisée, j’ai pas entendu le tournez à droite que tu as du dire… Et je n’ai pas non plus vu que tu recalculais tout. Et quand j’ai fait ma pose à l’aire de St Léger, j’ai vu qu’Angoulème était largement à droite loin de ma route. Et madame GPS, quand je t’ai rendu ta voix et que je t’ai demandé de me rediriger sur Angoulême, je te soupçonne d’avoir voulu te venger. Tu m’as vraiment paumée, ma S… !!! Tu m’as dirigée sur Cognac en passant par toutes les départementales pourries que tu as trouvées, j’ai vu des dizaines d’églises romanes de villages, Tu m’as fait passer entre les champs de tournesols et les champs de blé. Je t’ai insultée et tellement haïe, que je me suis arrêtée pour couper des tournesols et du blé, pour me calmer et te laisser le temps de tout bien recalculer avant que je ne te foute une paire de baffes !!! Et quand j’ai repris la route j’avais pleins de petits boutons rouges sur les avant bras et ça grattait parce que je m’étais trop frottée aux tiges de tournesols et que ma fine peau de citadine est hyper-réactive. J’ai cru ne jamais arriver, jamais ! D’ailleurs, entre ma base de Bordeaux et celle d’Angoulême on cherchait déjà les coordonnées de Jacques Pradel pour lancer des avis de recherche…Une heure de plus et toutes les télés de France lançaient l’appel avec la musique qui fait peur pour dire que la Petite Méli, cheveux auburn, yeux verts, vêtue ce matin d’une jupe à fleurs rouges, d’une chemise indienne blanche et de tong blanches, a été enlevée dans la journée peut-être par une femme nommée Gépéesse…
C’est enfin vers 16 heures 30, qu’enfin, les quarante squelettes, accompagnés de la méli, épuisée, les nerfs bien à vif, ont rejoint leur lieu de travail. Sur le siège passager, entre les fleurs de tournesols, les sacs de voyage, les épis de blés en bataille, les feuilles d’ordre de mission, les carnets de bords, la bouteille d’eau pétillante chaude, on pouvait apercevoir, triomphante, fluorescente, mais muette à nouveau, la ligne rose de Madame GPS.

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